Voici une nouvelle que j'ai réalisée pour le concours Adour-Garonne sur le thème "L'eau du futur, le futur de l'eau". Je n'ai certes pas gagné, mais je tiens à la soumettre à un public assez divers pour pouvoir l'améliorer. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques! 

 

Comme deux gouttes d'eau

 

« Gino … »

Encore cette supplication. Toujours la même. Voilà une heure qu’elle me supplie de s’arrêter. Mais il ne faut pas, car si nous nous arrêtons, nous ne pourrons plus repartir. Ma bouche est trop sèche, je dois économiser ma salive : il m’est impossible de l’encourager à avancer ! Cela fait maintenant cinq heures que nous marchons sous un soleil de plomb. Cinq heures de pur calvaire, sans boire une seule goutte d’eau. Pour nous, l’eau est ce qu’il y a de plus rare : en effet, depuis 2072, année durant laquelle la centrale nucléaire de Saint-Alban a explosé, la pluie ne tombe plus qu’une fois par an, pendant tout le mois de mars. Le reste du temps, le ciel ne nous offre pas une seule goutte d’eau. La population mondiale a très vite diminué, passant de dix milliards d’êtres humains à deux milliards en cinq ans : une véritable hécatombe ! Les premiers à succomber au manque d’eau furent les habitants des pays les moins développés, les enfants, les personnes âgées et les personnes de constitution fragile ; puis la pénurie toucha toutes les populations. Les violences s’accrurent : on tuait pour une bouteille d’eau, ce fut d’ailleurs ce qui causa le plus de morts. Par la suite, les systèmes politiques s’effondrèrent, suivis de près par la disparition de l’armée : chacun voulait sauver sa peau. Les seuls refuges se trouvaient au sommet des montagnes, là où il y avait de la neige : effectivement, l’eau y était de qualité, et peu de gens y avaient élu domicile. Nous avions donc, à l’âge de 13 ans, rallié les Vosges tandis que le reste du monde sombrait dans le chaos.

« Gino… »

Dans les Vosges, l’eau était rationnée, et la paix régnait. Plus de bagarres, plus de meurtres : c’était le Paradis. Mais le rêve s’était transformé en cauchemar lorsqu’Elsa était tombée malade. Fiévreuse, elle réclamait sans cesse de l’eau. Sensible à ses besoins, je suppliais chacun de me donner un peu de sa ration, mais tous firent la sourde oreille. Je décidais donc de me servir moi-même au puits. Un homme me dénonça aux autres, et j’eus beau plaider la cause de la fièvre d’Elsa, rien n’y fit : nous fûmes jetés hors de la colonie, sans aucun remord de la part de ces gens. Elsa avait tout de même guéri, et nous avions entrepri de rallier le Jura. Cependant, la fatigue et le manque d’eau nous affaiblissaient, transformant chacun de nos pas en calvaire. Encore une heure de marche, peut-être moins, et nous pourrions enfin boire. Cela semblait si loin…

« Gino… »

Cette fois-ci, un bruit sourd accompagna sa plainte. Je me retournai et réprimai un cri d’horreur : Elsa venait de s’effondrer, à bout de forces. Je me précipitai vers elle le plus vite que je pus.

« Gino… Pars…, murmura-t-elle.

-Non… Pas sans… toi », répliquai-je malgré ma gorge asséchée.

Elsa me repoussa de toutes ses forces, mais je demeurai à ses côtés.

« Je t’aime… Gino…

-Je t’aime… sœurette… »

Je l’enlaçai de toutes mes forces. J’étais trop déshydraté pour pouvoir verser des larmes, mais des sanglots me secouèrent. Je ne pouvais pas abandonner Elsa à son sort, c’était beaucoup trop cruel ! Je pris alors ma décision : je resterai à ses côtés jusqu’à sa mort, quitte à y laisser ma propre vie. J’entrepris de fixer le visage d’Elsa dans ma mémoire. Étant ma sœur jumelle, elle me ressemblait beaucoup : des yeux chocolat, des cheveux châtains indomptables, un visage en forme de cœur, et des fossettes qui lui donnaient un air adorable quand elle souriait.

Je lui pris la main et promis d’une voix pâteuse :

« Nous deux… Jura… belle vie… »

Elle hocha la tête et me fit signe de partir. Mais cela m’était impossible ! Pris d’un élan de courage, je me relevai et entrepris de la porter sur mon dos : si elle ne pouvait plus marcher, c’était moi qui allait la transporter !

« Non… Laisse-moi…

-Jamais ! »

J’avais pris ma décision, et rien ne me ferait changer d’avis ! J’observais l’horizon : à perte de vue, tout n’était que sable et ruines. Quelques végétaux desséchés ponctuaient ça et là ce paysage apocalyptique, mais aucune trace d’animaux. Eux aussi avaient subi de graves dommages, et seules quelques espèces d’insectes et de petits mammifères subsistaient. Les autres étaient morts, ne trouvant pas assez d’eau pour survivre. Les poissons et les mammifères marins avaient eux aussi succombé : en effet, l’eau manquait déjà en 2060 et, pour assurer le besoin en eau des populations, les océans avaient été dessalés. Le coût élevé du processus de désalinisation de l’eau de mer avait mis le pays sur le carreau, et la crise s’était accentuée. Notre sort était déjà scellé à cet instant !

Je trébuchai et faillis tomber. Elsa… Je devais sauver Elsa ! Je me concentrais sur la silhouette du Jura qui me faisait face, et continuais d’avancer. Chaque pas me semblait encore plus pénible, mais je luttais contre la fatigue. Je poussais mon corps dans ses derniers retranchements, incapable de me résigner à mourir si près du but. Le flanc de la montagne était désormais nettement visible, et je continuais mon chemin. Le poids d’Elsa me semblait devenir plus lourd à chaque pas, mais je m’efforçais de ne pas la lâcher. Nous atteindrions le Jura tous les deux !

Ces pensées me tourmentaient l'esprit lorsqu'une douleur lancinante me vrilla l'épaule gauche. Je poussais un cri déchirant et lâchait Elsa malgré moi. Je jetai ensuite un regard à mon épaule et découvrit que ma douleur était dûe... à une blessure faite par une balle ! La douleur mêlée à la fatigue eurent raison de moi, et c'est en agrippant la main glacée d'Elsa que je sombrais dans le néant.

 

La première chose que je ressentis fut une migraine terrible. Tout en me tenant la tête des deux mains, j'inspectais les alentours. J'étais allongé sur un lit de camp et, tout autours de moi s’alignaient d'autres lits. Au fur et à mesure, les événements qui avaient précédé mon évanouissement me revenaient. Je portais une main tremblante à mon épaule : elle avait été bandée et ne me faisait plus du tout mal. Ne voyant pas ma sœur à mes côtés, je me mis à crier :

« Elsa !!!! »

Une jeune fille, alertée par mes cris, surgit de l'ombre. Elle semblait âgée d'à peine 12 ans et, derrière ses mèches blondes, j'apercevais son air dépité.

« Assassins ! Meurtriers ! Où est Elsa ?! , m’époumonais-je, en proie au désespoir à l'idée de perdre ma sœur, ma seule famille.

- Calme-toi, je t'en prie ! Si tu ne t'arrêtes pas de hurler, ils vont te tuer ! »

Le regard de la fillette était désormais empli de terreur.

« Je suppose qu'Elsa est la fille qui était avec toi, n'est-ce pas ? ,demanda-t-elle d'une voix douce.

-Oui... Je t'en prie, dis-moi qu'elle est vivante ! 

-Ne t'en fais pas pour elle, elle va bien. Nous l'avons réhydratée, et elle va nettement mieux. Elle non plus n'arrête pas de te réclamer, Gino. »

En entendant ses paroles, je laissais échapper quelques larmes, preuve que j'avais moi aussi été réhydraté. Elsa était en vie, et elle me réclamait ! Encore mieux : nos geôliers nous avaient procuré de l'eau, cette ressource si rare et pourtant indispensable, sans même nous connaître !

« Je... je peux la voir ? , demandai-je avec hésitation.

-Bien entendu !

-Merci. »

Je me levai du lit et lui emboîtai le pas, n'osant croire à ce qui m'arrivais. J'étais si confus : pourquoi m'avaient-ils tiré dessus pour ensuite nous aider ? Cependant, la joie de revoir Elsa chassa mes sombres pensées. Nous arrivâmes enfin dans une grande salle de jeux où des enfants chahutaient. Assise dans un coin, le regard perdu dans le vague, se trouvait...

« Elsa ! » , m'écriai-je dès que je l'aperçus.

Ses yeux rencontrèrent les miens, et un immense sourire égaya son visage.

« Gino ! Tu m'as tellement manqué ! »

Nous nous étreignîmes en versant un torrent de larmes de joie. Aucun de nous ne désirait lâcher l'autre. Enfin, au bout de quelques minutes, nous nous résignâmes à nous séparer.

« Tu as fait la connaissance de Susan à ce que je vois, s'enquit Elsa en regardant en direction de la jeune fille blonde.

-En quelque sorte... répondis-je vaguement.

-C'est elle qui nous a sauvés ! Les autres voulaient nous tuer, mais elle les en a empêché ! Nous lui devons la vie. »

Je la regardais d'un air interrogateur.

« Comment ça ? De qui nous a-t-elle sauvés ? Et pourquoi voulaient-ils nous tuer ? la questionnais-je, confus.

-Susan va tout t'expliquer. Susan ! »

L'interpellée s'approcha de nous en souriant.

« Oui, qu'y a-t-il ? , demanda-t-elle doucement.

-Pourrais-tu expliquer la situation à Gino, s'il te plaît ? Ce serait mieux si c'était toi qui t'en chargeait.

-Bien sûr, pas de problèmes. Suivez-moi, nous allons aller dans un endroit plus calme. »

Nous lui emboîtâmes le pas et la suivirent jusqu'à un petit bureau. Elle prit place derrière le secrétaire, et nous nous assîmes en face d'elle.

« Bien, commença-t-elle. Tout d'abord, il faut que tu saches que je suis la fille de quelqu'un que tu connais obligatoirement : Pierre Sofi. »

Ce nom... Je le connaissais bien, et pour cause !

« Tu veux dire que tu es... la fille du président qui était à la tête de la France avant que notre monde soit dévasté ?! , demandai-je, incrédule.

-En personne. C'est mon père qui a créé ce refuge. Il a eu l'excellente idée, en voyant que notre monde était au bord du chaos, de creuser une gigantesque caverne au cœur du Jura. Ainsi nous y sommes en sécurité et à l'abri des intempéries, et nous disposons de beaucoup de place. N'est-ce pas merveilleux ? »

Ces paroles déclenchèrent en moi un élan de colère, et je répliquai :

« Si, pour vous qui y vivez. Mais pourquoi ne pas accueillir les survivants dans votre sanctuaire, puisqu'il est si vaste ? Pourquoi nous laissez-vous crever de soif ?

-Parce que nous n'aurions pas assez d'eau pour tout le monde ! Mais je vous ais sauvés, toi et ta sœur, je vous ai protégés !

-Protégés de qui ?

-Des snipers qui gardent l'entrée du refuge, et de....

-QUOI ??!! la coupai-je. Il y a des snipers qui gardent l'entrée ?!

-Évidement, sinon les autres découvriraient notre refuge et tenteraient de s'emparer de notre eau. Il faut que nous nous protégions des menaces extérieures.

-Alors selon toi, les pauvres gens qui survivent comme ils peuvent sont des « menaces extérieures » qu'il faut éradiquer ? Seuls certains privilégiés ont le droit de vivre ? Et tu trouves ça normal que des snipers tuent tous ceux qui cherchent un abri ?

-Non mais... On ne peut pas sauver tout le monde, alors autant protéger ceux qui sont les plus disposés à vivre. Je suis désolée de devoir dire ça, mais il faut être capable de sacrifices pour sauver la race humaine. »

Je me levais brutalement, renversant un pot à crayons au passage.

« N'as-tu donc pas de cœur ?! Laisser mourir tous ces pauvres gens, sous prétexte qu'ils sont moins... disposés à vivre que d'autre ?! C'est insensé ! m'écriais-je.

-Calme-toi, je t'en prie ! dit Susan, les larmes aux yeux. Ce n'est pas moi qu'il faut blâmer, c'est mon père. Ces actes sont indépendants de ma volonté : quoi que je dise, ça ne changera rien. S'il m'a permis de vous sauver, c'est seulement parce que vous avez pratiquement le même âge que moi, ce n'est pas pour me faire plaisir. Je ne fais que vous exposer la situation telle qu'elle est, rien de plus. Sachez cependant que je ne partage pas l'avis de mon père !

-Je ne comprends pas comment tu peux assister à tout ça sans rien faire ! , éructai-je.

-Et que veux-tu que je fasse ? Parler à mon père ne sert à rien, il ne m'écoute jamais !

-Tu n'as qu'à tenter de renverser son système qui privilégie certaines personnes au détriment des autres. À moins que tu y trouves toi aussi ton compte... »

Je la regardais droit dans les yeux, cherchant à la déstabiliser pour lui faire avouer la vérité. Susan garda cependant le silence et, après quelques minutes, demanda avec hésitation :

« Ça vous dirait de... m'aider à sauver d'autres personnes ?

-Tu deviens bien raisonnable tout à coup ! , m'exclamai-je, n'osant croire en ces paroles. Tu veux nous tendre un piège, n'est-ce pas ? Prouver à ton père qu'il a eu tort de nous laisser la vie sauve, nous qui sommes des perturbateurs ?

-Non ! Je t'assure que tu te méprends, Gino ! Tes paroles m'ont ouvert les yeux, et je ne peux plus laisser tous ces pauvres gens mourir pendant qu'ici nous avons tellement d'eau que nous pouvons nous accorder le luxe de nous laver !

-Elle est franche. Elle pense vraiment ce qu'elle dit. », s'enquit Elsa, mettant ainsi fin à mon incrédulité.

Ma sœur avait toujours eu la faculté de savoir si les gens mentaient ou disaient la vérité, simplement en les observant, ce qui déstabilisait tous ceux qui ne la connaissaient pas très bien. Pour ma part, je savais que je pouvais lui faire confiance : Elsa ne s'était jamais trompée, Susan était donc de notre côté.

« D'accord, nous allons t'aider. Mais je préfère te mettre en garde : il va falloir que tu t'opposes à ton père. Tu vas devoir semer le chaos dans ce petit Paradis qu'il a créé, et donc en quelque sorte te rebeller contre lui ! , la prévins-je.

-J'en suis bien consciente. Mais je n'hésiterais pas à le faire ! , répondt posément Susan.

-Très bien. »

Je lui posais ensuite une multitude de questions pour mieux comprendre l'organisation de ce « refuge ». J'appris ainsi, non sans stupeur, que des vigiles surveillaient les réserves d'eau et n'hésitaient pas à tuer quiconque n'était pas habilité à s'y trouver. C'était cela que nous visions : les réserves d'eau. Le « refuge » comportait une centaine de réservoirs d'une capacité de 3 000 mètres cubes chacun, j'avais donc envisagé d'en siphonner quelques-uns. Mon but était de remplir quelques bouteilles d'eau et de les distribuer aux gens qui en avaient besoin. Nous leur donnerions rendez-vous à l'extérieur de la montagne par l'intermédiaire du poste de radio (tout le monde possédait une radio à manivelle, fournie par l'armée avant qu'elle ne disparaisse). Si tout se déroulait comme prévu, nous pourrions ainsi sauver des dizaines de vies, voir plus encore ! Nous avions prévu d'agir le lendemain : Elsa devrait rassembler le maximum de bouteilles qu'elle pourrait trouver ; Susan adresserait un message aux survivants par le biais du poste de radio ; … et je me chargerais de la mission la plus risquée, c'est-à-dire de remplir les bouteilles avec l'eau des réservoirs. Une fois que nous eurent parfaitement peaufiné notre plan, Susan nous conduisit jusqu'à un dortoir et nous attribua deux lits côte à côte : c'est là que nous allions dormir, ma sœur et moi. Nous remerciâmes Susan de son hospitalité et nous mîmes au lit en silence. La journée du lendemain s'annonçait rude, et la fatigue due au stress ne tarda pas à se faire sentir. Je sombrais rapidement dans un sommeil profond et sans rêves...

 

 

« Cours Elsa !!!! Vite, ils arrivent !!!! 

-Je n'en peux plus ! J'ai soif Gino, tellement soif ! »

Je repartis en arrière et lui saisit la main : il fallait que je l'aide à avancer, car s'ils venaient à nous rattraper... Non, il ne fallait pas penser à cela, il fallait se focaliser sur le fait d'avancer !

Tout avait été si vite ! Au début, notre plan avait parfaitement fonctionné : aucun garde ne m'avait repéré, et j'avais pu remplir une cinquantaine de bouteilles en l'espace d'une journée. Nous étions tous les trois très heureux, et nous avions hâte de distribuer toutes ces bouteilles aux autres le lendemain. Lorsque nous sommes sortis du refuge, nous avons compris qu'il y avait un problème : il y avait beaucoup plus de cinquante personnes, ce qui signifiait que tout le monde ne pourrait pas avoir de l'eau aujourd'hui ! Nous nous sommes rendu compte de notre erreur, mais c'était trop tard, le mal était fait. Un mouvement de révolte a secoué la foule amassée devant le Jura lorsque nous avons tenté de leur expliquer que certains devraient attendre un petit peu avant d'avoir de l'eau : ils ne voulaient pas attendre, alors ils se sont précipités vers l'entrée du « refuge ». Nous les avons mis en garde contre les snipers, mais rien à faire : ils étaient trop nombreux et trop déterminés. Ceux qui vivaient dans le Jura ont tenté de protéger leurs ressources en eau, et ça a été un véritable bain de sang. Si nous avions su ! Nous avons décidé de nous enfuir, mais Susan a refusé, elle voulait sauver son père. Son entêtement a causé sa mort : ceux qui venaient de l'extérieur l'ont tuée sans une seule once de pitié, juste sous nos yeux ! Elsa et moi sommes parvenus à nous enfuir, mais une partie de la foule n'ayant pas réussi à entrer dans le Jura nous a suivis : leur seul objectif est de tuer ceux qui ont été privilégiés, qui ont pu avoir de l'eau à profusion tandis que eux mouraient de soif. Je les comprends, mais nous voulions tellement les aider que je suis écœuré de voir leur réaction ! C'est si barbare, si inhumain ! Où est donc passée leur humanité, tous ces sentiments qui font de nous des gens civilisés ?Je me rends désormais compte que nous avons fait une erreur en surestimant les autres : dans ce monde apocalyptique, la pitié et l'entraide n'a plus sa place ; seule la survie compte.

Soudain je trébuche, emporté par Elsa. Elle est à bout de force, incapable de continuer à courir. Je regarde derrière nous : nos poursuivants gagnent du terrain , et je vois dans leur regard qu'ils nous tueront sans pitié. Je sais que nous n'avons plus aucune chance, alors je prends Elsa dans mes bras une dernière fois.

« Je t'aime Elsa !

-Moi aussi je t'aime, Gino ! »

Des larmes coulent de nos yeux, et nous nous regardons une dernière fois dans les yeux, nous qui nous ressemblons comme deux gouttes d'eau.

Deux gouttes d'eau qui viennent s'ajouter à l'océan des morts...